Quand la performance devient un moyen de plaire
Certain(e)s jeunes sportif(ve)s ne cherchent pas seulement à réussir.
Ils et elles veulent répondre à une attente, satisfaire un regard, obtenir une validation.
Pas toujours consciemment. Mais suffisamment pour que cela oriente tout.
Le regard d’un parent, d’un entraîneur, d’un club.
Un besoin d’être reconnu(e), apprécié(e), aimé(e)… à travers la performance.
Alors on s’accroche. On enchaîne les entraînements.
On progresse. On brille même parfois.
Mais au fond, on ne sait plus très bien pour qui on le fait.
Quand l’enjeu dépasse le terrain
Chez certain(e)s jeunes sportif(ve)s, la pression ne vient pas seulement de l’extérieur.
Elle s’est glissée à l’intérieur très tôt.
Insidieusement.
"Si je réussis, il ou elle sera fier(e) de moi."
"Je veux voir de la joie dans leurs yeux."
"Je ne veux pas décevoir."
Le sport devient alors un terrain d’enjeux invisibles.
On court, on s’entraîne, on souffre…
non pas pour soi, mais pour répondre à une attente, souvent non formulée, parfois imaginaire, mais profondément pesante.
Et à force de chercher cette validation dans le regard des autres,
on s’éloigne peu à peu de son propre désir, de sa joie, de sa légèreté.
On ne sait plus très bien qui l’on est, ni pourquoi on fait ça.
Le mental encaisse… jusqu’à ce qu’il lâche
Le corps finit par donner des signes : fatigue, blessure, perte d’envie.
Mais on continue. On serre les dents. Parce que faire une pause, ce serait presque avouer une faiblesse.
Alors on s’accroche… trop.
Et pourtant…
S’autoriser à faire une pause, à parler, à remettre du sens,
c’est parfois le geste le plus sain, le plus courageux.
C’est s’accorder le droit de respirer.
De retrouver sa place, ses repères, son propre rythme…
Pour mieux revenir ensuite.
Ce que je propose en tant que préparateur mental
Mon rôle n’est pas d’effacer la pression.
Mais d’aider à distinguer ce qui vient de soi de ce qui vient des autres.
De remettre de la clarté là où tout s’est emmêlé.
De créer un espace où la personne peut exister pleinement, au-delà du regard extérieur.
Parce qu’un(e) sportif(ve) qui avance pour soi,
est quelqu’un qui pourra durer,
et surtout grandir, au-delà des performances...